Institut du Sein
lipomodelage
Le lipomodelage utilise le transfert de graisse. C'est un concept ancien. Il est basé sur le prélèvement de la graisse sur les zones où elle est en excès, pour la "greffer" au niveau du sein.

Lipomodelage

Le lipomodelage utilise le transfert de graisse. C'est un concept ancien. Il est basé sur le prélèvement de la graisse sur les zones où elle est en excès, pour la "greffer" au niveau du sein.

Définition

Ce principe séduisant a été validé dans le sein après avoir établi une procédure rigoureuse de prélèvement et de réinjection. Le sein étant constitué essentiellement de graisse et de glande mammaire, le principe repose sur le comblement des zones mammaires déficientes par sa propre graisse ainsi greffée.

Ce comblement peut intervenir sur un défect du sein après un traitement conservateur comme la mastectomie partielle, mais surtout dans le cadre de la reconstruction mammaire, rarement complète, souvent en complément d’autres techniques pour améliorer la forme ou le volume du sein reconstruit.

Comme toute reconstruction après mastectomie et geste associé, dans le cadre du cancer du sein, il est pris en charge par la CPAM.

Indications

  • Préparation des cicatrices de mastectomies avant reconstruction quand cela est nécessaire,
  • Correction des défauts lors d'une reconstruction mammaire par prothèse ou par lambeau,
  • Correction des hypoplasies ou déformations mammaires congénitales avant 35 ans (chirurgie esthétique),
  • Reconstructions mammaire secondaire directement ou par méthode BRAVA,
  • Le changement (« switch ») de technique sur une reconstruction effectuée par prothèse.

L'indication dans la correction des séquelles des traitements conservateurs est acquise au-delà de 2 ans de la fin des traitements complémentaires (radiothérapie essentiellement) (SFCPRE), mais fait tout de même l'objet d'une étude de surveillance.

Modalités

L'intervention a lieu sous anesthésie générale et est souvent pratiquée en ambulatoire.

Le prélèvement de la graisse :

  • Se fait sur l'abdomen, les cuisses, les hanches, les genoux et les flancs,
  • Nécessite des petites incisions souvent situées sur des zones peu visibles voire cachées,
  • S'effectue grâce à une canule qui aspire la graisse dans un bocal spécial, c'est la liposuccion.

La réinjection :

  • S'effectue par les seringues ainsi préparées,
  • Une aiguille spéciale est utilisée nécessitant une petite incision cutanée,
  • La technique consiste à injecter des petites quantités identiques comme des "spaghetti" qui s'entrecroisent afin de tisser un maillage et ainsi créer du volume sans effectuer une injection unique,
  • Le volume injecté est supérieur au résultat souhaité car 30% environ de la graisse injectée va disparaître.

En pratique

Lors de l’organisation de votre intervention, une consultation d’anesthésie est programmée, elle est indispensable et aura lieu au minimum 48 heures avant. Le médecin anesthésiste fait le point avec vous sur les modalités d’anesthésie (anesthésie générale, ou rarement locorégionale), vérifie la faisabilité, évalue les risques et vous prescrit, quelques fois, un bilan sanguin pour vérifier sa normalité.

Un champ opératoire est effectué. Il est nécessaire de supprimer les poils du creux axillaire (creux sous le bras) et les poils éventuels de l'aréole du sein. Cette préparation peut être faite par vos soins la veille en évitant le rasage pour ne pas faire de micro-coupures de la peau.

L’entrée se fait généralement le matin ou plus rarement la veille de l’intervention. La majorité des interventions sont effectuées en ambulatoire ce qui vous permet d'entrer le matin et sortir le soir. Vous devez être impérativement à jeun depuis minuit la veille, c’est à dire sans manger, ni boire, ni fumer, si vous rentrez le matin même. Le jeûn évolue est certaines choses peuvent être prises selon des règles strictes qui vous seront communiquées par écrit le cas échéant. Certains médicaments peuvent être pris selon les recommandations de l’anesthésiste uniquement.

Déroulement

Avant de partir au bloc opératoire :

Votre dossier est recontrôlé par l’équipe soignante. Rarement, un médicament vous est donné pour vous « relaxer », c’est la prémédication. Un brancardier vous emmène au bloc opératoire. Cette étape est réalisée à pied, vous permettant de prendre en mains votre transfert. Pour cela vous serez habillée d’un peignoir et de chaussons afin de respecter votre intimité.

Avant de commencer l’intervention :

Une perfusion sera posée. Votre dossier est à nouveau vérifié et l’équipe chirurgicale vous posera à nouveau des questions sur votre identité, le type de chirurgie prévue, le côté opéré… c’est la « check-list » mise en place pour améliorer votre sécurité, c’est la même partout en France. Nous demandons aussi aux patientes de marquer au feutre le dos de la main du côté opéré afin de multiplier les sécurités de latéralité. Vous serez installée dans la salle d’intervention et votre anesthésie commencera.

Après l’intervention :

Le cathéter est laissé en place jusqu’à votre sortie.
Un pansement compressif est mis sur le site de prélèvement de la graisse pour éviter la constitution d’un hématome. Juste après l’intervention, vous séjournerez en salle de réveil durant une heure environ puis un brancardier vous ramènera dans votre chambre. Des antalgiques sont prescrits si besoin. Des anticoagulants pourront être faits par injection pour éviter des caillots dans les veines mais uniquement dans des cas très précis.

Durée d’hospitalisation :

La chirurgie est souvent effectuée en ambulatoire, c’est-à-dire que vous entrez le matin et sortez le soir même. Dans certaines conditions, cette chirurgie peut justifier une hospitalisation rarement plus de 2 à 3 jours.

À votre sortie :

L’infirmière du service vous remettra les premiers documents médicaux de votre séjour : le compte-rendu opératoire et une fiche de liaison en cas de nécessité, précisant le type de prise en charge, les éventuelles particularités, votre traitement de sortie et notifiant les consignes et recommandations. Puis vous passerez par le service administratif avant de quitter la clinique, qui clôturera votre dossier administratif et vous remettra différents documents, dont un bulletin d’hospitalisation important à conserver.

Post-opératoire

Suites normales :

La douleur peut exister sur le site de prélèvement de la graisse et répond aux antalgiques prescrits. Cette douleur peut être assez vive durant 48h. Une sensibilité désagréable peut exister deux à trois mois après sans impacter votre vie quotidienne de façon importante.

Des ecchymoses (bleus) sont constants et très marqués sur le site de prélèvement et persistent environ trois semaines. L'œdème postopératoire disparait entre trois à quatre mois. Il est important d'effectuer des "automassages" sur les zones prélevées.

Sur le sein "greffé", il existe des ecchymoses (bleus) durant une quinzaine de jours. Il est fréquent d'observer une réaction inflammatoire locale (sein rouge).

Des ordonnances vous sont remises comportant des antalgiques et éventuellement des anticoagulants qu’une infirmière vous fera à la maison par injection sous la peau pour une durée variable selon les risques (en moyenne une semaine). Rarement des soins pourront être prescrits, le plus souvent l'application simple d'une solution désinfectante est à faire. Les points de sutures sont souvent résorbables.

Consignes :

Le repos est nécessaire après l’intervention. Il sera progressivement adapté à votre condition.

Le pansement compressif est à garder durant au moins deux jours. Le port du soutien-gorge (souvent sans armature) est tout à fait autorisé, il aide souvent les suites en soutenant le sein. La douche est bien sûr autorisée. L’arrêt de travail est fait à votre sortie quand il est nécessaire. Il est de quelques jours.

Visite post-opératoire :

La visite post-opératoire est effectuée en générale entre quinze jours à trois semaines après. C’est généralement votre chirurgien qui vous revoit. Elle est nécessaire pour vous donner l'ensemble de vos résultats et de vous évoquer les suites à donner, s'il y a lieu.

Signes d'alerte

Tout évènement qui vous inquiète doit vous faire contacter votre médecin traitant ou votre chirurgien.

  • Une fièvre > 38,5°C à deux reprises,
  • Des douleurs importantes,
  • Un hématome douloureux,
  • Des saignements abondants persistants,
  • Problème sur les cicatrices.

Avantages, inconvénients et risques

Avantage :

Le lipomodelage permet de corriger certaines séquelles ou de préparer une cicatrice en vue d'une reconstruction. Les suites souvent simples, l’intervention a lieu en ambulatoire.

L’avantage principal est l’utilisation de vos propres tissus pour parvenir à de très bons résultats.

Les inconvénients :

La graisse greffée va perdre une partie de son volume par lipolyse (destruction). En moyenne 30% du volume injecté va disparaitre, mais vous pouvez avoir l'impression de perdre jusqu'à 50% car le résultat est vu dès le lendemain de l'intervention alors qu'il existe un œdème postopératoire en plus... Le résultat définitif est évalué à trois ou quatre mois. Il est donc fréquent, selon le résultat souhaité, d'avoir recours à plusieurs séances.

Les risques :

  • Au niveau du site de prélèvement : les cicatrices sont placées sur des zones peu visible, mais peuvent être disgracieuses. L'aspect post-liposuccion peut quelques fois présenter des "vagues" ou irrégularités. Il est important d'effectuer les automassages. Une infection locale peut survenir, elle est rare. Elle se traite simplement par antibiothérapie et glace sur le ventre, s'il y a lieu.
  • Au niveau du sein : Les cicatrices sont placées, soit sûr d'anciennes cicatrices, soit en sous-mammaire. L'infection est possible, et se traite le plus souvent par antibiothérapie. L'existence d'un abcès peut justifier un drainage chirurgical. La destruction de la graisse entraine une inflammation locale quasi-constante sans que cela soit une infection. Cette destruction de la graisse entraine une "cytostéatonécrose" qui peut être perçue cliniquement comme une "boule" (kyste huileux) dans le sein, mais surtout un aspect radiologique spécifique, d'où la nécessité de prévenir le radiologue qui vous surveille. Toute anomalie du sein "greffé" doit tout de même faire l'objet d'un avis spécialisé pour ne pas méconnaître une évolution de la maladie initiale.

Lors de l'injection de graisse ont été décrits des pneumothorax (injection d'air dans la plèvre pulmonaire) et des embolies graisseuses (injection de graisse dans des artères). Ces complications sont exceptionnelles mais peuvent être graves.

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